« Apprends-moi à faire seul », Maria Montessori

Maria Montessori reprenait cette phrase que tous les jeunes enfants ont à la bouche à un moment : « je veux faire tout seul ». Et c’est là tout l’enjeu : développer l’autonomie des enfants, et par là leurs fonctions exécutives ainsi que leur mémoire de travail, afin qu’ils soient en capacité d’appréhender pleinement les apprentissages fondamentaux, telle que la lecture, l’écriture ou les mathématiques… Les enfants veulent tout faire, et tout seuls. Mais oui, faire seul, ça s’apprend, et c’est par un accompagnement bienveillant quotidien, au plus près des capacités et sollicitations de l’enfant, que ce dernier va progressivement adopter les comportements lui permettant de développer son autonomie intellectuelle.

L’environnement doit favoriser également l’initiative de l’enfant. Faisons lui confiance, il sait ce dont il a besoin : et si son besoin est de refaire 40 fois la même activité, c’est que son cerveau estime que c’est nécessaire à son bon développement. De même, un enfant peut solliciter de découvrir une activité que l’adulte penserait trop difficile pour lui : et parfois, nous adultes, nous nous trompons ! C’est par l’expérience que l’enfant prendra conscience de ce qu’il a besoin d’apprendre encore et de ce qu’il maîtrise déjà.. L’activité spontanée de l’enfant devient alors l’un des principaux facteurs de son développement tant sur le plan individuel que social. L’environnement doit être donc propice aux apprentissages spontanés des enfants.

« L’enfant n’est pas un vase qu’on remplit, mais une source qu’on laisse jaillir. » Maria Montessori

Considérer et respecter le rythme de l’enfant est primordial : à chaque âge, il est différent, et même parfois à âges identiques. Entre 0 et 6 ans, l’enfant traverse différentes phases que Maria Montessori appelait les «périodes sensibles » (l’ordre, le langage, les petits objets, le raffinement des sens, le mouvement et le comportement social). Les adultes sont là pour identifier ces périodes chez les enfants et ainsi proposer les apprentissages les plus en accord avec leur stade de développement : proposer ainsi aux enfants un enseignement adapté, mais également ambitieux, sans jamais sous-estimer le potentiel et l’appétit d’apprendre des enfants, disposant, on le sait, d’un « esprit absorbant ».
Respecter le rythme de l’enfant, c’est également leur laisser la possibilité de se reposer, d’avancer selon son rythme ou sa fatigue, sans gêner la classe.

 

Le développement de l’autonomie des enfants est d’ailleurs renforcé par le mélange des âges dans les classes. Plus que cela, c’est même une condition indispensable, afin de favoriser la collaboration des enfants, l’échange, le respect mutuel, l’émulation au sein du groupe et le développement de relations sociales riches et paisibles.

Se tromper, c’est apprendre !
Il n’y a pas d’échec, juste des expériences enrichissantes pour l’enfant : l’erreur fait partie de l’apprentissage. C’est effectivement en se trompant qu’on apprend. Voilà pourquoi il est important pour nous de valoriser les erreurs et ainsi favoriser l’estime de soi.

« Un être vivant qui ne se trompe pas n’apprend pas : il stagne au même niveau de connaissance. » Céline Alvarez, les lois naturelles de l’enfant.

Notre objectif est d’accompagner chaque enfant à se construire, s’épanouir et grandir en étant heureux d’apprendre… Et par là, de développer la curiosité et l’envie d’apprendre, de donner le goût d’apprendre, d’« activer le désir naturel d’apprendre de l’enfant » et de donner le goût de la persévérance, ou autrement dit l’endurance (« j’essaye de ne pas abandonner… »). Bien sûr, tout cela ne peut se faire sans une grande bienveillance de l’adulte qui va encourager la persévérance des enfants, valoriser les erreurs et ne pas « surféliciter » non plus les réussites (le but étant d’engager les enfants à porter eux-mêmes ce regard d’évaluation et de ne pas les rendre dépendants ou en recherche des compliments de l’adulte). Petit à petit, le développement de l’autonomie doit amener les enfants vers une autoévaluation de leurs compétences et de ce qui leur reste à apprendre.